Quand le chemin thérapeutique est long.
La thérapie brève n’est pas antinomique avec le long chemin thérapeutique.
La thérapie brève, entendons celle issue de l’école dite de Palo Alto, ne se définit pas par la durée chronologique mais par sa logique d’intervention.
Elle est dite « brève » en ce qu’elle vise à interrompre les cercles vicieux qui maintiennent le problème, sans se préoccuper de l’histoire exhaustive du symptôme.
Dans certaines situations, une modification stratégique peut produire un changement rapide. Mais lorsque le problème est ancien, enkysté, ou inscrit dans des organisations relationnelles complexes, le travail peut s’inscrire dans le temps sans perdre sa cohérence brève.
La thérapie reste alors stratégique, orientée vers le changement, tout en respectant le rythme nécessaire à la stabilité, à l’alliance et à l’intégration du processus.
C’est aussi le cas dans l’accompagnement des pathologies plus spécifiques comme le trauma complexe, le trouble borderline, le TSPT (pour ne citer qu'eux).
L'approche expérientielle, les outils orientés solutions, la thérapie MOSAIC et la thérapie des Etats du Moi sont particulièrement efficaces et issus du courant de la thérapie brève.
Ce n’est pas la brièveté de l’outil qui pose question, mais le moment et le terrain sur lesquels il est utilisé.
Aussi, le long chemin en thérapie n’est pas l’opposé des thérapies brèves et orientées solutions. Elles en sont souvent la condition des possibilités, d’ouverture au différent en passant par le chemin de la sensation et à plus forte raison lorsque l’édifice interne du patient repose sur des fondations fragilisées, fissurées, voire absentes.
C'est au travers de l'alliance thérapeutique que le chemin du changement se crée, se renforce et se maintient.
